Cette réponse a été rédigée dans le cadre de l’audition de l’association CLE autistes pour le rapport de la mission d’évaluation de la loi 2005.
Le jour des fiertés autistes le 18 juin célèbre nos fonctionnements uniques, au sein de la neurodiversité, et notre existence dans l’espace public. Mais au fait c’est quoi la culture autiste ?
1) Des modes de communication alternatifs
- Des pictogrammes, images, par écrit sur téléphone, par pointage de lettres, sur tablette, par des gestes, les yeux ou les comportements non verbaux.
- Même pour les autistes oralisants, le langage oral peut être plus direct et brut (moins normé).
- Des études scientifiques (Crompton, 2025) ont prouvées que l’échange entre pairs autistes est plus efficace (mismatch de communication avec les allistes).
2) Echanges d’aménagements
- Objets utilisés par les personnes autistes (stims toys / casques antibruit / couverture lestée) respectueux de notre mode de fonctionnement.
- Réorienter des comportements dangereux par des échanges culturels de stims nommés “stéréotypies”.
- Dépasser les attendus sociaux car des solutions « non adaptées » socialement peuvent s’avérer efficaces.
- Articuler / cultiver / canaliser nos intérêts spécifiques sans forcer les personnes à se sur-adapter ou à « sortir de sa bulle »
3) Des espaces autistes respectant nos besoins
- Réflexion politique sur l’urbain: organiser et rendre les espaces publics accessible (heures silencieuses, abolition des néons).
- Autscape (Royaume Uni) espace adapté à nos besoins (badge interactions / espace de retrait) et activités culturelles (échanges de stims toys).
- CLE Autistes offre un espace de partage essentiel voir vital – d’autant que les autistes sont isolés socialement et économiquement – pour accéder à des formes de « capitaux » militants et médicaux.
4) La fierté autiste
- Dans le sens de cultiver une pair-émulation et une solidarité, enracinée dans des pratiques (savoirs de terrain) et l’accès aux droits.
- Dépasser le diagnostic et la représentation médicale déficitaire mais aussi les attendus de l’entourage proche et des professionnels (qui cherchent à limiter les manifestations pour rendre l’autisme confortable via les interventions comportementales).
- Une fierté autiste qui refuse catégoriquement de s’enraciner dans un entre soi suprématiste et identitaire induisant une supériorité morale innée.
Nos droits ne sont pas des faveurs !
Nous avons le droit d’être partout et nous avons toujours été là !
- L’article 17 de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées protège la culture autiste : toute personne handicapée a droit au respect de son intégrité physique et mentale sur la base de l’égalité avec les autres.
- Le comité des droits s’est prononcé explicitement en 2021 pour l’interdiction de toutes les interventions visant à effacer l’identité autiste.
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