Les faux autistes et la responsabilité politique

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Image représentant une poupée barbie qui dit en bulle “J’aime bien les détails, je souffre d’anxiété, donc je suis autiste!”, en bas il est écrit communauté des Wannabe, stop à la récupération et déformation des critères autistiques!
Type de rumeur qu’on peut trouver sur le net à propos de “faux autistes” diagnostiqués notamment les femmes. On remarquera la caricature sexiste et masculiniste de l’iconographie, d’autres propos sont psychophobes.

Les notions de vrai et de faux n’ont jamais semblé si fragiles. Paradoxalement, leur importance semble ne jamais avoir été aussi revendiquée.

Le faux bio doit être distingué du vrai bio qui serait meilleur pour la santé. La fausse information doit être écartée afin de ne faire place qu’aux vraies informations. Quel pléonasme soit dit en passant.

Le discours politique doit être vrai, en ce sens il doit être sincère et ne pas avoir pour volonté de manipuler, ou de travestir la réalité.

Aussi, le discours social qui constitue un projet d’inclusion doit rassembler et fédérer quiconque se sentant investi par cette cause ou étant le sujet même de la cause. Il ne peut y avoir de boucs émissaires ou de personnes laissées de côté car suspectées de ne pas être assez ceci ou d’être trop cela. Il ne peut décemment faire l’économie de concerner tout le monde mais surtout les principales personnes concernées.

Un discours social et politique doit donc être la rampe de lancement d’un projet qui aidera la partie de la population qui en a besoin. C’est le devoir d’un politique. Celui de ne pas s’ériger en autre chose que ce qu’il est, une personne en responsabilité politique devant concrétiser un projet. Cette personne ne peut s’instituer en capacité de juger pertinent le projet, ou de juger illégitimes les personnes qui en bénéficieraient. Il en est de même pour le philosophe. Ou le scientifique, ou le militant associatif, ou l’acteur social. Chacun doit répondre à l’exigence de leurs compétences et ne jamais transiger avec l’honnêteté et la rigueur intellectuelle que leur confère leurs rôles. C’est un principe éthique.

Il est impossible de dire à une personne en fauteuil roulant : lève-toi et marche ! Et devant l’insuccès de cette entreprise, considérer que le problème ne vient pas de l’injonction mais d’un simulacre qui serait orchestré par la personne en fauteuil roulant.

De même il est impossible de déformer le concept du handicap afin de conclure par toutes les forces et par moult biais de confirmation que la personne n’est pas handicapée, que c’est une fausse handicapée, et que par conséquent le discours de vérité et le discours politique ne s’appliquent pas à cette personne qui doit en être écartée.

Comme il est impossible dans une association de demander à chaque volontaire de faire patte blanche et de répondre à chaque critère préétabli sans pertinence mais avec la simple expression d’une volonté totalitaire.

Chaque acteur doit remplir son rôle avec le plus de rigueur intellectuelle et le plus d’honnêteté possible. Cet impératif est déjà à lui seul un enjeu fondamental et difficile. Ne pas se résoudre à le respecter revient à détruire l’engagement et les raisons même de la construction du projet et du discours.

Cela conduit fatalement à se manipuler soi-même et à se corrompre mais aussi à trahir ceux que l’on souhaite défendre et aider.

Aussi, avec contrition parfois, il faut savoir raison garder et ne pas accuser. Ne pas accuser sur des principes fallacieux reposant sur de la stratégie et non de la rationalité.

Ne pas accuser sous prétexte d’un quelconque émoi vengeur.

Ne pas disqualifier par angoisse de ne pas savoir ou comprendre.

Ne pas décrédibiliser par simple ambition personnelle.

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